Vendredi 29 juillet - Visite de l'Ocean Park de Dalian

17h35 - Dans le bus, au retour

Ce matin, les cours n'avaient pas baissé en difficulté, mais grâce à quelques explications en anglais, ça s'est passé beaucoup mieux. Après une semaine passée ici, je trouve que l'on sent déjà de nets progrès, et ça motive ! Après un repas pris au lance-pierre ce midi, nous nous retrouvons devant la cantine, direction l'aquarium de Dalian.

Oeufs sautés aux tomates, galette farcie aux légumes, salade de concombres aux cacahuètes et du riz !

A peine arrivés, et nous voilà reparti pour le rituel de la photo de groupe. L'air est brûlant et le soleil qui perce à travers le brouillard nous arrive directement en face, on en prend plein les yeux. Et tant qu'à faire, n'étant pas bien grande j'ai héritée de la place accroupie devant : mes jambes s'engourdissent rapidement... Après ce petit quart d'heure de « One... Two... Three ! SMIIIIILE ! » nous avons enfin le droit de nous relever, direction les portillons d'entrées.

La traditionnelle photo de groupe

Il y a une foule incroyable, le brouhaha ambiant est assourdissant, on ne s'entend plus parler. Je mets un peu de temps à déchiffrer les paroles que la voix synthétique répète en boucle : «请进! » (/Qǐng jìn/ "Entrez"). Chaque fois que quelqu'un passe l'un des portillons, ces deux mots résonnent et semblent rythmer le temps comme une litanie des temps modernes. Après une dizaine de minutes, j'en ai déjà marre, et j'imagine alors ce que cela doit être pour les personnes qui travaillent ici.

Une fois ce sas franchi, et nos sacs passés au scanner, une énorme baleine de plastique suspendue au plafond nous accueille. Après quelques dizaines de mètres, nous commençons à faire la queue devant l'un des bâtiments. Finalement, il faudra que l'on ressorte de la file d'attente, et que l'on attende un peu plus loin. Pendant ce temps, nous sommes plus ou moins guidés par nos bénévoles et par les professeurs. Tous les échanges sont en chinois, on ne comprend pas très bien ce que l'on doit faire. On décide de s'asseoir sur le rebord d'un muret à l'ombre en attendant que la situation devienne plus claire. Sur le banc à ma droite, je vois une femme éplucher un fruit du dragon en l'ouvrant simplement par le haut, comme on éplucherait une banane, avant de croquer dans la partie blanche du fruit. Je n'en avais encore jamais vu un ouvert, et je pensais que c'était beaucoup plus compliqué que ça à ouvrir : il va falloir que je teste ça avant de rentrer en France !

On finit par nous emmener dans un autre bâtiment. Durant tout le trajet, le brouhaha ne diminue pas, et la foule rend l'air ambiant encore plus chaud et poisseux qu'il ne l'est en temps normal. Nous passons devant je ne sais combien de stands de vente de gadgets (la gourde requin, la peluche otarie/phoque, les ballons, etc.), les échoppes de poissons grillés et de brochette de poulpe (on reste dans le thème de l'aquarium après tout...), et autres stands de tir où il faut viser je ne sais quoi, chaque détonation vous explosant les tympans au passage. On fait la queue, et après un nouveau passage au détecteur de métaux, nos sacs envoyés à travers un nouveau scanner et une bordée de plus de «Qǐng jìn !», nous entrons.

Activité photo en famille

La décor qui m'entoure alors me parait complètement irréel. Tout parait artificiel, superficiel ... mais les animaux, eux, sont bien réels malheureusement. Sur notre droite, dans le couloir menant aux aquariums, il y a des ours polaires peint sur les murs. Les gens prennent la pose à côté, se plaçant de telle façon à faire croire qu'ils ont leur main sur l'épaule ou le dos de l'ours, un grand sourire sur leur visage. Un peu plus loin, des gamins se mettent face à un écran, sur une sorte de zone figurant de la glace peinte sur le sol, et semblent caresser l'air devant eux. Leurs parents les exhortent alors en chinois, leur donnant quelques indications sur comment se tenir, tout en prenant une photo de cet écran. L'image qui s'y affiche montre ces mêmes enfants se tenant au bord d'un bassin d'aquarium, feignant de caresser des phoques qui n'existent pas, où le ciment sur lequel ils se tiennent est alors transformé en eau par la "magie" de la technologie. Encore plus avant, je croise un autre enfant avec une réplique de pistolet dans une main, et une baleine qui clignote de toutes les couleurs en guise de collier. Plus tard, un autre aura carrément une mitraillette et sa gourde requin dans l'autre main. Je jette un coup d'œil aux aquariums à ma gauche : ils me paraissent minuscules proportionnellement à la taille des animaux captifs, et ces derniers n'ont aucun endroit pour se cacher ou s'abriter un tant soit peu du regard du public. Partout encore il y a le bruit et les cris des vendeurs. Alors que les ours polaires commencent à se battre dans leur boite de quatre mètres sur douze sous les cris d'extase de la foule qui accoure, les gens se battant pour obtenir la meilleure place pour une photo, je me sens vraiment trop mal à l'aise et détourne le regard en poursuivant mon chemin le plus vite possible pour sortir de là.

L'enclos des ours polaires

Après avoir croisé quelques tours de verres remplies de méduses et de petits poissons, je tombe sur une nouvelle "attraction" : pour quelques yuans, on peut nourrir des tortues avec une sorte de pince ou des poissons avec un biberon au bout d'une perche. Les tortues barbotent dans cinquante centimètres d'eau dans une piscine en plastique peinte pour imiter de la roche dont le fond est criblé de pièces de monnaies. L'attroupement autour est incroyable, et le bruit redouble d'intensité, tandis que certains enfants donnent quelques coups de pince sur les carapaces des tortues... Non loin, une autre piscine encore plus petite (celle-ci fait plutôt figure de bassine et doit faire à peine deux fois la taille de l'animal). La tortue qui s'y trouve butte contre la paroi noire, s'échinant à vouloir toujours avancer dans la même direction comme un automate contre un mur.

La salle de spectacle, qui n'était pas encore totalement remplie

Je passe mon chemin, et arrive finalement à la salle de spectacle. Le nombre de personnes assises dans les gradins défie l'entendement. Je tache de me trouver une place à côté des autres du groupe, tandis que d'autres personnes continuent d'affluer, jusqu'à ce que le moindre centimètre carré d'espace libre soit occupé : assis dans les escaliers, debout derrière les sièges, devant les balustrades, assis à deux sur une même place, sur les genoux d'autres personnes, etc. Encore une fois, le brouhaha empli l'air, ça crie dans tous les sens, les vendeurs ambulants de hamburgers au poisson et autres barbies sirènes tachant de circuler tant bien que mal entre les rangées. Ils ont des sortes de sifflets dont le son me vrille les tympans, c'est insupportable, et je couvre mes oreilles comme je peux en attendant le début du spectacle.

Un bassin avec des carpes de toutes les couleurs

Pendant l'attente, des informations sur les manchots empereurs défilent sur l'écran géant qui se trouve au dessus du bassin. Peu de temps après, c'est une chanson enfantine sur les bébés ours polaires, où le clip montre ces derniers dans les bras des soigneurs de l'aquarium ou faisant leurs premiers pas, le nez collé aux barreaux de leur cage : «看,我想出去~ ♪» (/Kàn, wǒ xiǎng chūqù/ Regarde, je veux sortir)

Enfin, le spectacle commence. Un petit film d'introduction sur Tahiti passe à l'écran. Celui-ci présente une sorte de vieille légende, avec des photos style polaroid de plages paradisiaques. Puis, les nageurs arrivent : ils sont cinq, dont quatre ne sont pas asiatiques. Leur costume est passablement ridicule, le haut de leur combinaison tentant d'imiter des tatouages polynésiens, noirs, rouges ou bleus, et le bas étant composé d'une jupe de lanières de toutes les couleurs. Durant le show, ils se déplacent en imitant la gestuelle des singes... Ils font les marioles, le genre de gestes et de blagues dont on pense qu'ils amuseraient les enfants. Le chinois à ma gauche rit de bon cœur et pousse des "Ooooh!" admiratifs lorsque les trois dauphins arrivent et sautent hors de l'eau, formant un complément parfait apporté à la vue digne d'une carte postale du coucher de soleil sur la plage et ses palmiers affichée sur l'écran géant. Un béluga fera aussi quelques tours. Enfin, c'est terminé et nous sortons. Direction : d'autres aquariums.

Il parait que ça porte chance

Dans cette partie du parc, à peine entrés nous voyons déjà un bassin d'une trentaine de centimètres de profondeur, à l'eau trouble. Dedans, quelques tortues. Deux d'entre elles ont la carapace couvertes de billets de banque, tandis que dans l'eau macèrent d'autres billets. Plus loin, des aquariums encore plus petits : une tortue qui flotte mollement à la surface, une sorte de requin posé sur la fond de son bassin, les nageoires affaissées, et une sorte de murène qui a l'air de chercher de l'air dans un coin, couchée sur le flanc... Nous visiterons tout ça au pas de course, afin d'enfin trouver la sortie, en passant devant de nouveaux stands de poissons et de calamars frits en brochette.

Le requin et la murène

Une fois dehors, nous retournons au bus qui nous emmène cette fois vers une volière, "la montagne des oiseaux" ou quelque chose comme ça. Là-bas, nous avons pu voir de grandes grues, des hérons, des canards, un émeu, des autruches, etc. Il y avait aussi des sortes de pélicans roses. J'ai pu dessiner un peu. Une des coréennes de notre groupe m'a fait goûter une drôle de brochette croustillante qui se présente sous la forme d'une spirale : il s'agissait en fait tout simplement d'une pomme de terre !

Source : http://recettes.gatoenasie.fr/author/admin/page/5/

La volière de la montagne aux oiseaux

Nous sommes ensuite ressortis afin d'aller voir les sculptures de tigres regardant vers l'est en attendant le reste du groupe. Même si c'est cliché, j'avoue les avoir trouvé plutôt jolies, sur fond de montagnes embrumées. Encore une fois, quelques personnes ont souhaité se prendre en photo avec nous. Enfin, il est l'heure de rentrer.

Laohutan : la plage du tigre

22h10 - Dawai

Ce soir, nous avons été au restaurant ! Sur la route pour y aller, toujours dans cette même rue derrière le supermarché en face de l'université, nous avons vu par hasard un spectacle sur ce qui doit être la place publique : il s'agissait d'une sorte de danse synchronisée réalisée avec des éventails et des rubans, sur une musique relativement kitsch. Les femmes qui y prenaient part étaient assez nombreuses, près d'une quarantaine ! Nous resterons à regarder quelques minutes.

Au restaurant, nous étions dix en tout, assis dans une salle à l'étage, autour de la même table ronde. Sur cette table, un plateau en verre occupe tout l'espace central : celui-ci est tournant, ce qui permet de faire en sorte que chacun puisse se servir de tous les plats posés dessus. Nous avons commandé un peu au hasard, selon l'aspect des plats en photo sur la carte. C'était super bon, et au total nous en avons eu pour environ 23/25RMB chacun (environ 3€/3,50€).

Ici, on s'éclaire aux néons